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Lettre passionnée aux amoureux du ciel

par Mathieu BROCHIER

Chers amis, fous, curieux, diplomates et grandes gueules, chers passionnés, 

Vous aurez peut-être remarqué un grand silence du côté de Chasseurs d’Orages (CO) depuis le dernier Paratonnerre du 2 novembre dernier. Cette grande émission en plateau a été un joli succès d’audience et votre enthousiasme nous a beaucoup touchés mais il subsiste aussi pas mal de frustration. Par manque de temps et d’énergie collectée, j’ai peiné à enrichir le contenu et affiner la forme. Il devenait nécessaire de réfléchir à la suite du projet CO.

J’ai peut-être donné l’impression de prendre trop de place dans la gestion de CO et j’ai conscience que ça pourrait m’être reproché, injustement je crois. Certaines attitudes que j’ai pu avoir et qui auraient été mal perçues ne sont que l’expression de ma difficulté à trouver des forces vives qui voudraient prendre des responsabilités. Je veux le redire ici, ça n’est ni ma volonté ni le sens du projet et j’aimerai que d’autres puissent prendre plus de place. J’ai bien conscience qu’il est très difficile d’organiser un travail d’équipe quand chacun doit composer avec sa vie personnelle et professionnelle, je ne doute pas un seul instant de la bonne volonté de beaucoup de passionnés mais nous avons besoin d’aide, plus concrètement et plus fortement.

Pour continuer à valoriser notre passion, nous devons trouver quelques moteurs et beaucoup de carburant pour décoller à nouveau. Vous êtes nombreux à vouloir participer et nous devons maintenant nous demander comment. 

La force d’un groupe ?

Je suis toujours persuadé que CO est un beau projet et un projet utile. Car nous ne nous sommes pas fait tout seul, tout le monde a été inspiré quelque part, ou par quelqu’un. Chaque passionné a connu ses succès et ses difficultés, chacun a ses amis et ses inimitiés mais nous partageons tous une passion étrange qui souvent nous isole. Elle peut aussi nous rassembler, et au-delà de nos groupes, inspirer. Combien d’entre nous ont trouvé dans cette passion, une beauté, une aide, une épreuve, une raison de vivre, un droit chemin ou au contraire un virage salvateur sur une route conformiste ?

Nous pouvons dépasser nos désaccords au bénéfice de causes plus grandes que nous. Car notre passion est au cœur d’enjeux qui nous dépassent, météorologiques, climatiques, environnementaux, historiques, artistiques… Si nous ne sommes pas des exemples, nous sommes des témoins et le grand public peut avoir besoin de nos regards. Ils seront déjà ça : un peu de lumière, un peu d’émotion, un peu de savoir, un peu de solidarité en contre exemple d’une époque qui flatte les egos dans les réseaux sociaux pour mieux diviser. 

La reconnaissance d’une passion commune, et le respect qu’elle nous invite à avoir pour un autre farfelu, n’est pas un chèque en blanc, c’est juste un peu d’intelligence collective. Nous n’avons pas besoin de tous nous aimer, mais nous pourrions tous nous respecter. Vous l’avez compris, j’aimerais ici que tout le monde puisse s’exprimer, créer, mais aussi débattre. Donner la parole à quelqu’un ou valoriser sa création n’est pas une déclaration d’amour pour sa personne, c’est juste un peu d’honneur. La reconnaissance malgré les rancœurs, valorise aussi celui qui l’ose. Aimeriez-vous personnellement tous les artistes dont vous admirez le travail ?

Aucun collectif n’échappe aux clivages mais on voit qu’il est possible de les dépasser en osant le débat, pour peu qu’il soit constructif et qu’il permette à tous de s’exprimer sans être jugé. Je vous propose ainsi que le débat soit plus présent au cœur de notre projet.

Pardonnez ces élans philosophiques mais je ne savais pas vous dire autrement combien je tiens à notre passion, combien je vous aime d’être passionnés et combien nous nous comprenons pour ce qu’elle implique d’efforts et de sacrifices. Je crois que nous avons tous besoin, à un moment ou à un autre, d’être aimé pour ce que nous faisons, d’être reconnus dans cette passion, de se sentir moins seuls dans un monde qui oublie souvent de ralentir pour lever les yeux. Le projet, au fond, c’est ça.

Un avenir collectif ?

Voici quelques grands axes que nous pouvons imaginer, et même si vous ne voulez pas participer, prenez quelques minutes pour dire ce que vous en pensez dans la boîte à idées. Imaginez-vous un avenir un peu collectif à notre passion ? Sentez-vous libre de dire ce que vous pensez, soyez durs si vous voulez, mais soyez là ! Vos retours seront d’une grande aide pour envisager la suite.

Au-delà du site, comme un socle d’archives et d’informations, de la chaine Twitch qui pourrait s’enrichir d’autres émissions (les vôtres ?) à côté d’un Paratonnerre renforcé, la suite pourrait être portée par ce projet fou dont je rêve avec d’autres depuis longtemps : un festival des Chasseurs d’Orages, centré sur l’humain et sa passion, osant le débat d’idées, nourrissant passionnés mais aussi grand public à travers des expositions, des rencontres et des conférences… Nous pourrions aussi être parrainés par une personnalité internationale dans notre domaine ! Encore un peu d’effort et nous pourrions proposer un contenu original, enrichissant les autres belles initiatives autour de la météorologie.  

Si ces perspectives vous plaisent, si vous en avez d’autres en tête, construisons la suite ensemble. J’avais pris la main, triste de le voir disparaître mais Chasseurs d’Orages, ça n’est pas mon projet, ça peut être aussi le vôtre.

Amicalement,

Mathieu Brochier, avec Julien Stéphant

>> Contribuer dans la boîte à idées

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